Jungle trail

Sur les conseils de Stephen, je suis partie seule dans la jungle jusqu'au village de Pa Lunga. Les seules cartes sont celles dessinées par Stephen que j'ai du photographiées. Le gouvernement ne veut pas publier de carte de la région au cas où des pirates voudraient prendre possession de la région ... Il ne valait mieux pas que je tombe en panne de batterie pour mon appareil photo, sinon plus de carte.
Ce fut une expérience extraordinaire de partir seule avec mon sac à dos dans la forêt à la recherche de ce village. J'ai mis 4h30 pour y arriver et je n'ai rencontre personne. Le chemin n'était pas toujours évident car il y avait des passages boueux à franchir en marchant en équilibre sur des troncs d'arbres plus ou moins gros. Heureusement que Tiné, mon hôte, m'avait conseillé de prendre un bâton. Parfois le bâton s'enfonçait tellement dans la boue que j'avais du mal à le retirer.
Avant mon départ, Stephen n'avait pas réussi à joindre le village, je n'avais donc rien de prévu pour mon hébergement mais je comptais bien sur la légendaire hospitalité de Kalabits pour dormir sur place et ne pas avoir à faire le chemin en sens inverse le même jour. Quand je suis arrivée, Philip m'attendait. J'ai été logée dans une chambre avec un vrai lit et même une moustiquaire. Je lui ai demande si il pouvait m'emmener dans la jungle autour du village. Et une heure après mon arrivée, me voilà repartie pour près de 3 heures de treks, amis sans sac. On était parfois en pleine jungle sans chemin, il dégageait le chemin à la machette. On est monté au sommet d'une colline qui domine le village, mais ils ne connaissent pas les chemins qui serpentent, on monte à la verticale !! J'ai bien dormi le soir, surtout que par ces températures le trekking est plutôt difficile. On a eu de la pluie sur la fin de la journée et la descente fut très glissante.
Le soir, Pauline, sa femme nous a fait du riz et un poisson au curry et à l'ananas ainsi que des légumes de leur jardin.
Ce village n'est accessible que à pied ou par la rivière. Pour les choses lourdes, ils utilisent des buffles pour tirer un chariot sur les rondins. Ce qui est surprenant et super c'est que même dans ces villages paumés, beaucoup de personnes parlent un anglais correct. L'anglais est obligatoire à l'école. Cela m'a permis de beaucoup discuter avec mon hôte, et d'apprendre plein de chose sur leur façon de vivre.
Âpres un tour dans le village et encore quelques discutions, j'ai fait le chemin de retour. Il faisait très chaud sur la fin, et je n'étais plus à l'ombre de la forêt. La veille, Stephen m'avait déposé à la fin de la route goudronnée, mais là j'avais une bonne heure à deux heures de routes pour rentrer. Heureusement, au bout de 30 minutes de marche sur cette route en plein cagnard, une moto s'est arrêtée et m'a ramenée jusqu'à la guest house. J'ai voulu lui donner de l'argent pour aller boire un verre mais il n'a rien voulu savoir. La route à Bario est goudronnée ou plutôt cimentée que depuis un an et les transports sont encore rares et ceux qui en ont rendent facilement service.
Après une douche froide et un peu de repos, j'ai emprunté le vélo de mon hôte pour aller faire un tour et visiter une longue house. Il habitent dans des maisons toute en longueur où chacun a sa cuisine mais sans séparation. C'est l'open Space façon logement !! Qu'elle horreur ! Ils font du feu mais sans système d'évacuation de la fumée ce qui fait que ça pique les yeux. Certains utilisent maintenant le gaz pour cuisiner afin d'éviter ce problème, mais ils ont toujours la fumée des voisins !!